Le sitar… c’est quoi ?

Pourquoi ne pas voyager ?

Le temps de quelques minutes, nous nous rendrons au nord de l’Inde afin de découvrir un lointain cousin de la guitare acoustique. Vous l’aurez deviné sans doute, nous irons à la découverte du sitar.

Si le sitar est connu pour son aspect particulier et les mélodies suaves qu’il produit, on aurait presque tendance à oublier qu’elle est un instrument qui a beaucoup évolué au fil du temps pour plaire aux oreilles des nobles des cours royales. Initialement composé de trois cordes (origine de son nom par la même occasion : seh+tar en hindi), le sitar s’est vu greffer d’autres cordes pour atteindre au total entre 18 à 20 cordes au total. Cependant, seules six ou sept sont réellement utilisées pour jouer et celles restantes sont présentes pour créer une résonnance sympathique.

Le sitar est composé de trois segments bien distincts. La caisse de résonnance a une forme de poire à la base. Ensuite, le manche est creux et large et très souvent finement orné afin que le sitar dégage tout le raffinement qui lui est attribué non seulement au niveau de ses mélodies, mais aussi visuellement. Un manche orné peut être composé de frettes argentées et de perles pour de fines notes. L’ornement général est cependant composé d’ivoire ou d’os et terminé par des gravures jouant avec du noir, du blanc et du rouge le tout dessinant des arabesques ou des motifs floraux. Pour terminer, le sitar est aussi composé d’un résonateur en bois en bout de manche.

Comment tenir un tel instrument ?

C’est une bonne question, car il ne faut pas oublier que le sitar est imposant comparativement à la taille du sitariste et certains accords ou ajustements de cordes se font aussi à bout de bras. La meilleure posture pour en jouer est en restant assise avec la caisse de résonnance sous le coude droit. Le sitar ne se tient pas à l’horizontale comme la “tampura” (un autre proche parent). Il se joue plutôt en billet pointant vers le haut. Le médiator ici est troqué contre un mezrab, un onglet de mental qui sera utile au sitariste pour tenir ses cordes.

Si cet instrument a beaucoup évolué en Asie, il n’empêche que le monde occidental s’est aussi laissé séduire par les mélodies qu’il produit. Dans les années 60, le monde s’intéresse davantage à l’Inde pour sa spiritualité et les mouvements psychédéliques se laissent happer par les vibrations du sitar. Nous retrouverons cette influence dans certains albums de groupes connus comme les Beatles. D’autres se sont beaucoup inspirés du célèbre Ravi Shankar, virtuose du sitar qui a même pu se produire aux États-Unis lors de certains concerts de rock.

Le sitar est capable de produire de la musique évolutive dans la mesure où il n’existe pas une technique unique pour en jouer. L’approche se fait au feeling et certains sitaristes parviennent aussi à jouer de cet instrument en intégrant les cordes sympathiques. Passant de 8 cordes à 18, les possibilités d’accord à découvrir reste impressionnantes et laisse ainsi champs libres à l’adaptation pour les générations futures qui voudraient s’essayer à cet instrument unique.